Gyroroues d'occasion
Trottinettes électriques d'occasion
À l'heure où le développement de la mobilité douce doit et devrait être plus que jamais au coeur des décisions, c'est bien tout l'inverse qui se produit depuis quelques temps. En plus de la volonté de mettre un terme à l'usage de la trottinette électrique en libre-service à Paris - parfois compréhensible au vu du comportement de certains usagers dans la capitale - la question aujourd'hui se porte sur l'immatriculation des vélos et trottinettes électriques.
En 2022, plus de 2 millions de français ont fait le choix d'acquérir une trottinette électrique, une augmentation de 50% par rapport à 2021. Une bonne chose pour le désengorgement des routes, la pollution sonore et de l'air. Nous pourrions citer bien d'autres aspects positifs d'effectuer ses trajets du quotidien à vélo ou en trottinette électrique, mais ce n'est pas le sujet.
Alors pourquoi nos élus aimeraient immatriculer nos véhicules doux - et a fortiori en ralentir sa croissance - ?
Sur le papier, cette proposition de loi n'a rien de bien méchant. Son but ? Pouvoir verbaliser les mauvais conducteurs et donc nous, vous protéger. Dans une interview dans Le Parisien, le sénateur Xavier Lacovelli justifie son choix : « Les mobilités douces sont un progrès, à condition de partager l’espace public dans le respect du Code de la route ».
En d'autres termes, voici ce qui est reproché principalement aux usagers d'EDPM :
- La cohabitation avec les piétons ne se passe pas comme prévu. Nous retrouvons parfois ces usagers sur le trottoir, frôlant délibérément ou non, les piétons.
- Le code de la route ne serait que trop peu respecté. Celui-ci faisant surtout référence aux feux rouges (une pensée pour nos chers panneaux M12).
- Les accidents d'utilisateurs d'EDPM et cyclistes ont augmenté. 8% ont perdu la vie, 20% ont été blessé gravement.
Pour ces points, il convient d'en chercher les causes principales, qui elles, ne sont pas forcément mises en avant.
Puisque cette proposition de loi a été émise par un sénateur Parisien, parlons des infrastructures dans la capitale. 2006, du Boulevard Barbès au Boulevard Magenta à Paris, une "piste cyclable" habillée de vert voit le jour. Ce n'est pourtant pas sur la route qu'elle apparait, ce serait bien trop facile, mais sur le trottoir. Les piétons et les cyclistes doivent donc cohabiter ensemble. Nombreuses vidéos sur Youtube présentent cette infrastructure étonnante (découvrez celle d'Altis Play juste ici). Les autres villes en France ne sont malheureusement pas exemptées par ce manque d'infrastructures sécurisées. À Marseille, réputée comme la pire ville cyclable de France, les infrastructures manquent cruellement, en plus du manque d'incivilité de certains automobilistes. Un cauchemar pour les Marseillais, expliqué dans cette vidéo.
Pouvons-nous également parler de ce lobbyisme envers les cyclistes et usagers d'EDPM qui perdure depuis trop de temps maintenant ? À voir le comportement des automobilistes et les dires de certains médias, les amoureux(ses) de mobilité douce seraient de la pire espèce qu'il puisse exister sur la route. Des "écolos bobo" pour les cyclistes et des "fainéants" pour les usagers d'EDPM. Absurde. Ce bashing participe grandement aux dangers que les personnes les plus vulnérables sur la route subissent tous les jours, à base de dépassements dangereux et de queue de poisson, entre autre.
Alors, M. Lacovelli, ne pensez-vous pas que d'autres priorités doivent être prises au sérieux ? Ne pensez-vous pas que cette mesure devrait être mise de côté et repensée dans quelques années ? Ne pensez-vous pas qu'il est tout d'abord nécessaire de faire de la prévention, plutôt que de la répression ?
PS : Nos amis "écolos bobo", s'il vous plaît, continuez... continuez de vous faire plaisir avec un bon bol d'air frais en allant au travail, continuez à ne pas être stressés par les embouteillages matinaux, continuez à désengorger les routes, continuez à contribution au savoir vivre de nos rues.
Continuez de vivre et d'être heureux(se), tout simplement !